Operamagazine.nl, un magazine d'opéra en ligne spécialisé des Pays-Bas, a publié une recension approfondie de notre représentation de Così Fan Tutte pour la célébration des 50 ans de La Petite Bande, le 22 décembre dernier au Concertgebouw d'Amsterdam. Nous publions ici un résumé en anglais.


13/12/2022
Une question légitime de la part des traditionalistes, surtout pour les opéras antérieurs à 1800 : pourquoi faire tant d'efforts pour des instruments et des méthodes de jouer historiquement informés alors que l'on actualise souvent l'aspect visuel jusqu'à l'absurde ? La metteuse en scène Marie Kuijken tente de mieux harmoniser l'oreille et l'œil, ce à quoi Così fan tutte se prête parfaitement. 
C'est avec ce Così que Sigiswald Kuijken, le père de Marie, a célébré le 50e anniversaire de son orchestre La Petite Bande, le 11 décembre au Concertgebouw, de manière appropriée mais non grandiose, avec un véritable arrangement "petite" de la partition. Mozart n'avait certainement pas à l'esprit un quintette à cordes plus deux cors dans son traitement orchestral sophistiqué ; cependant, avec la mise en scène audacieusement "à l'ancienne", cela a donné un aperçu unique sur cette opéra délicieuse.
L'orchestre minimal a reçu une réponse maximale dans les costumes de Marijke Sileghem. Tous les volants, plumes et broderies, épaississant quelque peu les exemples historiques, étaient un régal pour les yeux. Des lits entiers de fleurs s'élevaient sur les chapeaux des dames, assortis à la guirlande autour d'une balançoire qui, avec une petite table, formait le cadre simple. Assis dans la courbe du clavecin, Kuijken a inspiré ses musiciens de telle manière que j'ai à peine été gêné par la réduction, alors sûrement pratique courante " en province ".
Le plus grand avantage, cependant, était le lien étroit entre le texte, la récitation et le geste, travaillé intensivement avec les chanteurs, pour la plupart jeunes. Les détails astucieux du livret de Da Ponte, ignorés dans de nombreuses mises en scène, ont été mis en lumière, tant dans les arias/ensembles que dans les récitatifs, accompagnés de manière fringante mais discrète. Il est difficile de citer des exemples, mais au début du deuxième acte, Despina, vêtue de gris et pourtant sexy, distribue des diadèmes à ses maîtresses, illustrant le fait que les femmes doivent régner sur les amants comme des reines. Peu après, les hommes soudainement timides sont apparus liés par des chaînes de fleurs. Après tout, "Amor lega le membra" dit Guglielmo.
En termes de jeu, les solistes entre eux n’ont pas cedés d’un pouce. J'ai trouvé formidable que le fil ténu entre la vérité et la farce ne se soit jamais rompu. La comédie a été pressée jusqu'à la dernière goutte : le connaisseur qui a le livret frais en mémoire a pu profiter cet après-midi d'une palette d'expressions d'une richesse inégalée. L'ambiguïté est la véritable force vitale de Così Fan Tutte, et cette interprétation extraordinaire n'a laissé aucun doute à ce sujet.
Martin Toet pour Operamagazine.nl
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Nous avons également obtenu une recension à 4 étoiles dans Trouw, le journal néerlandais : 
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